De nombreuses écoles au Canada ont adopté une approche globale de la santé en milieu scolaire et reconnaissent que celle-ci constitue un élément clé de l’apprentissage. En effet, nous savons que les expériences vécues à la maison influent sur les autres aspects de la vie des enfants, notamment la réussite scolaire. De par sa nature, l’environnement scolaire amène les élèves et les enseignants à interagir quotidiennement, ce qui permet aux enseignants de se faire une idée des types de comportements des élèves et d’être en mesure de reconnaître les signes de mauvais traitements infligés à un enfant. Cependant, ceux-ci peuvent manquer de confiance et de connaissances pour signaler systématiquement ces comportements. Cette recherche examine la littérature sur les facteurs qui influencent le signalement d’abus.

Le premier constat montre trois facteurs qui influencent le signalement ou le non-signalement d’un abus par les enseignants: le cas, les caractéristiques de l'enseignant et l'environnement. À cet effet, les chercheurs ont observé que les variables de cas conservent la plus grande cohérence entre les études. Ainsi, les enseignants ont tendance à signaler davantage un abus lorsqu'un enfant présente des marques de violence physique. Les caractéristiques des enseignants réfèrent à leur sentiment d’auto-efficacité, leur estime de soi, leurs expériences antérieures, etc. À cet effet, les chercheurs notent qu’une formation sur la maltraitance et la négligence à l’égard des enfants pourrait encourager la déclaration d’abus chez les enseignants. Finalement, l’environnement scolaire réfère au soutien de la part de la direction, au climat, à la collaboration et à la confiance entre les différents acteurs.

Les conclusions de l’étude montrent que traiter des cas présumés de maltraitance et de négligence à l’égard d’enfants est un processus complexe caractérisé par une incertitude quant à savoir si les soupçons sont fondés et si le signalement pourrait aggraver la situation d’un enfant. Ainsi, il serait pertinent d’informer le personnel scolaire pour que celui-ci soit en mesure d’agir de façon plus éclairer en situation d’incertitude.