Considérant que la profession enseignante nécessite certaines compétences émotionnelles, les auteurs de cet article explorent les liens entre ces compétences et trois dimensions du burnout (l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et la réduction de l’accomplissement personnel) chez des enseignants du primaire en Suisse romande. Ces liens sont examinés en contrôlant le niveau général de bonheur subjectif. L’étude utilise un échantillon de convenance composé de 202 enseignants recrutés directement par courriel dans différentes écoles primaires (176 femmes et 26 hommes). Plusieurs questionnaires ont été utilisés par l’équipe de recherche pour mesurer, entre autres, le burnout (ex. version française du Maslach Burnout Inventory - Educators Survey), les compétences émotionnelles (ex. version francophone du profil de compétences émotionnelles ou PEC) et le bonheur subjectif (ex. version française de la Short Happiness Scale). Les résultats des analyses corrélationnelles indiquent que le score total de compétences émotionnelles est significativement associé aux trois dimensions du burnout, plus fortement avec la réduction d’accomplissement personnel. De plus, les dimensions spécifiques des compétences émotionnelles, telles que présentées dans le texte, sont toutes corrélées négativement et de manière significative à la réduction de l’accomplissement personnel, à la dépersonnalisation et à l’épuisement. Enfin, le bonheur subjectif est associé positivement à toutes les compétences émotionnelles. Les auteurs concluent en soulignant l’importance de développer les compétences émotionnelles en formation initiale des enseignants pour prévenir les burnout et proposent des façons d’intégrer de manière cohérente ces compétences dans le cursus au même titre que les autres compétences professionnelles à développer.