Dans cet article, les auteures présentent l’apprentissage socioémotionnel (ASÉ) comme étant bénéfique au développement personnel, social et scolaire des jeunes, de même qu’au bienêtre et à la satisfaction professionnelle des enseignants. L’objectif de cette recherche est de connaître la place qu’occupe l’ASÉ dans les compétences professionnelles attendues en enseignement, de même que dans la formation initiale des futurs enseignants du préscolaire/primaire qui fréquentent des universités québécoises. Pour répondre à cet objectif, les chercheures se sont basées sur le Référentiel des compétences professionnelles en enseignement (Gouvernement du Québec, 2001) de même que sur les descriptifs des cours qui abordent l’ASÉ retrouvés sur les sites Web des neuf universités québécoises francophones offrant un programme de baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire. Une grille de codage a été utilisée pour analyser les contenus des douze compétences professionnelles en enseignement.

Les résultats montrent d’abord que l’ASÉ est partiellement intégré dans le référentiel des compétences attendues des enseignants. La conscience de soi et l’autogestion des émotions/comportements sont les deux compétences les moins abordées dans ce référentiel. Les résultats indiquent ensuite qu’aucune université québécoise ne dispense de cours préparant les futurs enseignants du primaire à enseigner les compétences socioémotionnelles à leurs élèves. Par ailleurs, la présence d’éléments contributoires à l’ASÉ dans les descriptifs des cours offerts diffère d’un établissement d’enseignement à l’autre. En conclusion, trois constats sont relevés incitant le lecteur à réfléchir sur la place qu’occupe le développement des compétences socioémotionnelles à la fois chez les futurs enseignants, chez ceux en cours d’emploi, de même que sur les élèves de l’école primaire.