Les problèmes d’acceptation sociale à l’école attirent l’attention des chercheurs et de la communauté éducative en général, en raison de ses effets négatifs sur le bien-être émotionnel et l'adaptation psychosociale des élèves (Laninga-Wijnen et al., 2020). Le but de cette recherche est d'analyser l'organisation du groupe et la place qu'y occupe chaque élève à partir du lien entre cinq types sociométriques (rejetés, appréciés, négligés, controversés et moyens), l'inconfort psychologique, la satisfaction de vivre et la cyber-agression, en fonction du sexe de l'adolescent. Sur la base de cet objectif, les auteurs ont formulé trois hypothèses. Selon eux, les élèves ayant des problèmes d'acceptation sociale (types rejetés et négligés) : 1) montreront une plus grande détresse psychologique et moins de satisfaction à l'égard de la vie, 2) obtiendront des scores plus élevés en cyber-agression et 3) les types sociométriques rejetés et négligés seront associés à une plus grande détresse psychologique et à une plus grande implication dans la cyber-agression, et à moins de satisfaction à l'égard de la vie chez les garçons, par rapport aux filles.

Au total 2398 élèves espagnols âgés de 12 à 18 ans (dont 49,8% de filles) provenant de neuf établissements d’enseignement secondaire obligatoire d'Andalousie ont participé à la recherche. Dans le cadre de cette étude, différents instruments de mesure ont été utilisés. Le type sociométrique a été mesuré à l’aide du questionnaire sociométrique de Lundberg et Moreno, (2006). La détresse psychologique a été mesurée à l’aide de l’échelle de détresse psychologique de Kessler et Mroczek (1994), la satisfaction de vivre par la Satisfaction with Life Scale (Diener et al, 1985) et la cyber-agression par l'Échelle d'agression des adolescents par téléphone mobile et Internet de Buelga et Pons (2012).

Des analyses faites à l’aide du programme Sociomet (González et García Bacete, 2010), d’un plan factoriel multivarié (MANOVA) et des tests univariés (ANOVAS) ont été effectuées afin de vérifier les différentes hypothèses. Les résultats obtenus révèlent des liens significatifs entre la satisfaction à l'égard de la vie et la cyber-agression. Elles indiquent en outre que les adolescents se sentant rejetés et négligés rapportent une plus grande détresse psychologique et moins de satisfaction à l'égard de la vie. De plus, les élèves rejetés, particulièrement, démontrent moins de satisfaction à l'égard de la vie et un plus grand ressenti de la cyber-agression. Cependant, contrairement aux attentes des chercheurs, les filles, quel que soit leur type sociométrique en classe, affichent plus de détresse psychologique et moins de participation à la cyber-agression.  Les chercheurs suggèrent la promotion, en classe et sur Internet, de programmes de prévention des difficultés sociales à l’école fondés sur la promotion de l’acceptation sociale. Ceci pour fournir aux élèves les ressources nécessaires pour diminuer le risque qu’ils soient impliqués dans des situations de violence scolaire, tout en favorisant le développement d'une expérience scolaire plus satisfaisante.