La violence envers les enseignants est un phénomène social mondial (Moon et al., 2018). Aux États-Unis, annuellement, entre 38 % et 62 % des enseignants déclarent subir des agressions verbales; 8 % à 12 % des agressions physiques (Gerberich et al., 2011; Tiesman, et al., 2014). Cependant les connaissances sur le soutien reçu sont limitées. L’objectif de cette recherche qualitative exploratoire est d’examiner les points de vue des enseignants quant à la prévention et la gestion de la violence les visant, en utilisant un cadre socioécologique spécifique à quatre niveaux (individuel, scolaire, communautaire et sociétal).

La recherche a été menée auprès de 245 enseignants (82,4% de femmes) de la maternelle à la 12e année (82,4% de femmes). Les participants ont répondu à quatre questions ouvertes sur les incidents violents les plus bouleversants vécus par les participants, soit : (a) "Veuillez penser à toutes les fois où vous avez été la cible d'agressions verbales ou physiques ou d'intimidation dans votre école. Pouvez-vous décrire, dans l'espace prévu ci-dessous, l'incident le plus bouleversant qui vous est arrivé dans votre rôle d'enseignant"; (b) "Dans vos propres mots, veuillez expliquer pourquoi vous pensez que cet incident s'est produit"; (c) "Comment cet incident a-t-il influencé votre vision de votre poste d'enseignant actuel"; (d) "Veuillez fournir toute autre information qui pourrait être important de noter dans l'incident décrit".

Une analyse qualitative des expériences de victimisation des enseignants selon la méthode de Powell et al. (2008) a été réalisée à l'aide d'une étude de contenu conventionnelle (Hsieh et Shannon, 2005). Cette méthode a permis aux auteurs de regrouper les unités de réponses significatives en niveaux d’analyse basés sur le cadre socioécologique (Smith et Osborn,2007). Les résultats obtenus révèlent que les enseignants souhaitent bénéficier d'un soutien accru de la direction et parental. La création de politiques scolaires efficaces, des ressources pour eux-mêmes et pour les élèves, et des changements culturels plus larges. Afin de réduire la violence à l’encontre de ces derniers, les auteurs suggèrent que davantage de recherches soient développées sur le sujet. De plus, ils considèrent essentiel que les écoles travaillent sur la prévention de la violence, tant au primaire, qu’au secondaire. La mise en œuvre d'une législation claire visant à lutter contre les violences à l’école et à soutenir les enseignants qui en sont victimes est aussi suggérée.