Cette étude emprunte la perspective historico-socio-culturelle de Vygotsky en complément de la théorie des représentations sociales pour comprendre le phénomène de l’intimidation à l’école, plus précisément le mode d’appréhension de ce phénomène par des élèves du secondaire. L’article se divise en quatre sections : (1) l’interrogation de l’intérêt des élèves sur la question de l’intimidation, (2) le dispositif méthodologique employé (focus group), (3) les résultats de l’analyse des interactions entre les jeunes, et (4) les positionnements et significations endossés par ceux-ci. Les chercheuses ont eu recours à un devis qualitatif de focus group dont les participants étaient quatre groupes de 5 à 6 élèves de 3^ème et 4^ème année du secondaire (14 à 16 ans). Deux rencontres d’une durée maximale de 75 minutes ont été tenues pour chacun des groupes.

Trois constats ressortent des analyses des interactions entre les élèves. A priori, les élèves parlent d’une influence négative des médias sur la perception des jeunes de la violence en général. Ensuite, les discussions font ressortir une forme de regard introspectif où les élèves partagent leurs expériences personnelles d’intimidation. Enfin, les élèves se questionnent et portent un regard critique sur les causes possibles de l’intimidation et sur les inégalités de pouvoir entre ceux qui intimident et leurs cibles. Pour conclure les auteures soulignent l’importance des actions médiatrices des adultes qui parviennent à déstabiliser les jeunes et à ébranler leurs « représentations approximatives » de la violence et de l’intimidation.