La présente étude porte sur le recours au retrait de classe comme pratique de gestion des écarts de conduite chez les élèves du secondaire présentant des difficultés comportementales (PDC) en classe d’adaptation scolaire. S’appuyant sur le modèle des cinq composantes de la gestion de classe (CCGC) de Gaudreau (2017), l’objectif principal de cet article est de documenter l’efficacité perçue de divers types de retrait de classe tel qu’expérimenté par les élèves PDC et les facteurs qui influencent l’efficacité du retrait. Cette recherche adopte le point de vue de l’élève en reposant sur un devis de recherche qualitatif. Ce sont 14 élèves (11 garçons) PDC qui ont été rencontrés lors d’entrevues semi-dirigées individuelles.

Les résultats montrent que le retrait de classe est la pratique de gestion de classe la plus abordée par les participants et occupe 40% des propos au sein de la composante « Gérer les écarts de conduite ». Pour les participants, il s’agit d’une pratique trop fréquemment utilisée par les enseignants, dont l’efficacité est très variable. Pour documenter le sujet, les auteurs présentent un tableau décrivant six conditions d’efficacité liées à l’utilisation du retrait de classe en lien avec les résultats de l’analyse des entrevues. Ils décrivent également six types de retraits en fonction de leur efficacité perçue par les participants (autoretrait, retrait éducatif, retrait auprès de la direction, retrait en isolement, retrait automatique et retrait extrême). Les auteurs concluent que le retrait n’est pas à éliminer complètement, mais que les formes éducatives devraient être privilégiées afin de soutenir le bien-être et la réussite éducative des élèves. Ils soulignent que du point de vue des participants, le retrait efficace doit être avant tout une mesure d’aide et non une punition.