La recherche montre que de nombreux enfants et adolescents à travers le monde sont régulièrement exposés à des victimisations très diverses en contexte scolaire et que ces dernières ont une incidence sur la santé mentale et la réussite scolaire de ces jeunes. Pour pallier cette problématique, un nombre important de programmes et politiques visant à prévenir la violence à l’école, améliorer le climat scolaire et renforcer la sécurité ont vu le jour depuis les vingt dernières années (ex. : des politiques de tolérance zéro, des programmes de prévention comme ceux concernant le développement des compétences socioémotionnelles, les approches de justice réparatrice, etc.).

Face au large éventail d’approches différentes, les auteurs indiquent qu’il y a très peu d’études portant sur l’évolution de divers aspects associés à la violence à l’école à travers le temps.  La présente étude avait donc comme objectif d’examiner s’il existe des tendances constantes dans la prévalence de types spécifiques de victimisation et de climat scolaire et si ces tendances diffèrent en fonction du sexe et de l’appartenance ethnique.

Les données utilisées dans cette étude proviennent de l’enquête California Healthy Kids Survey (réalisée deux fois par année depuis 2001). L’échantillon total comprend 6 219 166 élèves. Parmi cet échantillon, 48,8 % étaient des garçons provenant de 3253 écoles (66 % étaient des écoles secondaires). Dans l'ensemble, les résultats indiquent que les écoles secondaires californiennes ont enregistré des réductions massives de toutes les formes de comportements d’agression qu’ils soient verbaux, psychologiques, matériels, physiques, ou qu’ils concernent l’utilisation d’armes au cours des 18 dernières années (2001 à 2019). Ces réductions ont été particulièrement importantes pour ce qui concerne les bagarres physiques et l’utilisation d’armes à feu. Tant les garçons que les filles ont enregistré de fortes réductions, les garçons affichant des baisses plus importantes. Dans plus de 95% des écoles californiennes les réductions constantes étaient évidentes, les analyses rapportant aussi une augmentation des sentiments de sécurité et d’appartenance à l’école, une stabilité sur le plan du soutien reçu des adultes et une légère baisse concernant la participation des élèves dans la vie scolaire.

Pour terminer, les auteurs mentionnent que cette étude a couvert la période précédant la pandémie de COVID-19 et que plusieurs éléments indiquent que la pandémie a eu de multiples conséquences négatives sur la santé mentale des enfants et des adolescents et que le retour à l'école peut être associé à des niveaux plus élevés de violence à l'école. Il est donc important de s'inspirer des politiques et des interventions qui ont contribué à réduire la violence à l'école au cours des deux dernières décennies pour faire face à ces nouveaux défis.